La Seigneurie de Retheuil était rattachée à celle de Pierrefonds au XIème siècle, à l’époque de Nivelon I Seigneur de Pierrefonds et de Retheuil.
Au XIIIème siècle, la Seigneurie de Retheuil est détachée de celle de Pierrefonds avec Renaud, Chevalier de Retheuil en 1214, Pierre de Retheuil en 1240, dont la veuve épousera Jean de Maucreux en 1254, Raoul en 1262, époux d’Isabelle de Courmelles.
Au XVIIème siècle, la Seigneurie passe à Jacques Picart, Secrétaire de la Chambre de Roi, président de l’élection de Soissons (1602) ; Antoine Picart, son fils, procureur en la cour du Parlement à Paris, vend en 1665 le domaine à Charles du Bois, Conseiller secrétaire du Roi, trésorier de France, dont la femme est inhumée dans l’église.
Celui-ci revend la seigneurie à Louis d’Alès de Corbet en 1697. Cette famille, d’origine Irlandaise, du comté de Kierry, s’illustra pendant onze générations par ses services militaires. Louis d’Alès de Corbet, Lieutenant colonel de cavalerie au service du Roi et son épouse Alexandrine d’Archies, furent enterrées dans l’église.
Leur fille Alexandrine épousa dans la chapelle St Eloi du château de Retheuil, en 1713, Jean de Pujol, colonel gouverneur de Pignerol, inhumé en 1740 dans la chapelle de la vierge de l’église. Après être passée à Oudin de Richebourg, la Seigneurie appartenait en 1773 à la famille Héricart de Thury qui possédait les fermes de Passy en valois, de St Rémy Blanzy, de Dammard et qui conserva Retheuil même après la révolution.
La Seigneurie comportait le Château et une ferme attenante, dite du Château. La ferme comportait un corps de logis pour le fermier, des bâtiments d’exploitation avec une grande cour et une porte charretière et cavalière, le colombier dans un coin de la cour vers l’ouest. Ce domaine comprenait 154 hectares (d’après acte du 31 décembre 1807)
Le Château qui servait de résidence aux seigneurs est converti en ferme, à côté de la précédente. La chapelle St Eloi était située dans l’enclos. Elle avait jadis un chapelain perpétuel et dépendait de la cure, à la suite d’un interminable procès entre le curé de Retheuil, chapelain, et l’abbaye de St Jean des Vignes, qui prétendait majorer ses droits à raison de cette chapelle.
Possessions ecclésiastiques à Retheuil
Une grande partie du territoire de Retheuil était possédé par les communautés religieuses avant la révolution, à la suite de dons, de legs et d’achats.
L’abbaye de St Jean des Vignes de Soissons y possédait, dès le XIIIème siècle, une ferme où il y avait des frères servants et une grange à dîmes. L’abbaye avait en effet acheté entre 1261 et 1282, des biens et des droits de la famille des Seigneurs de Retheuil. Cette ferme, située route de Taillefontaine, comportait un logis et des bâtiments d’exploitation, ainsi que des terres, d’une contenance équivalente à 51 hectares. Vendue comme bien national, elle fut adjugée en 1791, au célèbre chimiste Lavoisier dont la famille est de notre région, puis revendue par sa femme en 1795, pour être rachetée enfin en 1807 par les Héricart de Thury.
D’autres établissements religieux avaient également des biens à Retheuil. L’église St Sulpice de Pierrefonds (Dimes données vers 1060 par Nivelon de Pierrefonds) La confrérie de la Vierge à Pierrefonds, la cure de Vieux Moulin, le chapitre cathédrale de Soissons, le prieuré de Longpré, les Minimes de Compiègne.
Un des actes d’achat de l’abbaye de St Jean des vignes de la fin du XIIIème siècle, mentionne une au dessus du temple de Retheuil, ce qui fait présumer de l’existence d’une propriété des Templiers.
Notons enfin que le prieur de St Arnoult de Crépy était présentateur pour la nomination du curé et que l’abbé de St Jean des vignes et l’abbesse de Royallieu étaient décimateurs avec le curé et le Seigneur de Retheuil. (décimateur sous l’ancien régime, celui qui avait pouvoir de lever la dîme.)